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Joëlle (Soeur Marie-de-Lourdes) Bernadette Gauthier, est née à Ste-Clothilde de Horton, le 4 octobre 1902, inhumée à notre cimetière du monastère de St-Hyacinthe, le 3 février 1996.

Lecteur, sois indulgent...... Si quelques-unes de ces pages peuvent te faire du bien, si mes sourires entretiennent ta gaieté, si mes larmes sympathiques adoucissent l'amertume des tiennes, si mes hymnes à peine ébauchés s'achèvent dans ton coeur en adoration, ah! ce sera la plus belle récompense que je puisse espérer! Tu auras compris, sous un style assez pauvre, l'humble auteur de ces chants, âme assoiffée d'idéal, désireuse de semer du bonheur, et qui pour toi trace ces quelques lignes...

A la NATURE CALOMNIÉE  
.....La nature est insensible, muette, et quand on s'adresse à elle, elle ne répond pas.... G. Boulanger.
Muette? Ai-je bien lu? Muette, la NATURE!
Brises, pour vous défendre élevez votre voix.
Mers, faites retentir vos plus âpres murmures.
Et toi, chante, pour te venger, âme des bois.

Blés vermeils, herbe neuve, odorantes fleurettes,
Monts, source cristalline, ombrage des ravins,
Neige, givre, aquilon, répondez: les poètes
Vous ont-ils une fois interrogés en vain?

O NATURE éloquente en ton silence même,
En l'éclat de tes jours, la fraîcheur de tes nuits,
Je veux à te bénir expier le blasphème
De qui, sans te connaître, et t'outrage et te fuit.

ooo

Vivre sans chanter, est-ce vivre?
Et celui-là peut-il chanter
Si la NATURE n'est son livre,
Plein de mystère et de beauté?

Moi, j'entretiens des causeries
Avec les perles du matin.
Je fais de longues rêveries
Auprès des roses de satin.

Combien de fois - je ne puis dire -
J'ai dans la brise médité!
Elle composait sur ma lyre
De vrais accords d'éternité.

Aux mers, aux forêts, que de rêves
J'ai confiés entre mes pleurs!
Les bois et le sable des grèves
Me les ont tous rendus meilleurs.

ooo

Je t'offre mes chansons, ô NATURE sensible,
Pour te venger un peu du coupable, là-bas,
Qu'il y trouve un écho de ta grâce indicible,
Et te dise, confus: "Je ne comprenais pas."
EN FORME DE CROIX  

Pourquoi cueillis-je, un soir, cette fleur minuscule?
Quel motif sérieux a dirigé mon choix?
Si mes doigts ont brisé son frêle pédoncule,
C'est parce qu'elle avait la forme d'une croix.....

A mon âme, longtemps, son arôme agréable
A versé des secrets de joie et de bonheur.
Et sa corolle a dit cette chose admirable:
"Là brille l'espérance et fleurit la douleur."

ooo

L'AUTOMNE AU BOIS  

Poète, viens rêver loin des bruits et des foules...
    - Où donc aller rêver, mon coeur?
-Vers l'horizon, où les dentelles se déroulent,
    Inimitables en splendeur.
- Allons, poète, allons vers ces rouges dentelles,
    Ondulantes sous les zéphirs.
Ecoute...Perçois-tu comme un battement d'ailes,
    Entrecoupé de longs soupirs?...

Approchons. Point d'oiseaux. C'est la forêt qui pleure,
    Hélas, dans sa pleine beauté!
Tous les nids sont déserts. Et les feuilles se meurent.
    Après la fuite de l'été.

-Rouge vermeil, dont se colorent, sur les branches,
    Ces feuilles, avant de mourir,
Serais-tu de l'amour, qui des arbres s'épanche,
    Pour nous crier de les chérir?

 

 

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